Ouverture,
ressentis, rêves. Le géant de cœur a croisé mes songes. Sa grandeur dans le
sanctuaire de ma maison, dans mon refuge, dans mon temple. Peu de personnes en
franchissent le pas de la porte. Mon antre est le seul endroit au monde où je
me sens pleinement en sécurité. Exactement comme… Comme quand je suis dans ses
bras. Ma maison, au plein cœur de la Nature, est le cocon de mes pensées et de
mon intégrité. Mon inconscient a laissé entrer le géant de cœur, le plaçant au
pied de mon escalier. Il était là. Devant moi. J’étais quelques marches
au-dessus de lui, arrivant enfin à la hauteur de son visage. Ses yeux en face
des miens. Sa voix grave m’enveloppant dans une douce brume. Ses lèvres
appelant les miennes. J’ai répondu à cet appel. Ce baiser volé marqua son
visage d’une incrédulité qui me glaça le cœur. Ses yeux bleus écarquillés emplirent
mon âme d’angoisse et je pris la fuite. Je me retrouvai au fin fond de mon
jardin, persuadée que ce géant de cœur ne voudrait plus jamais entendre mon
prénom, ou ne serait-ce qu’apercevoir mon visage. Pourquoi étais-je parti ?
Cette réaction de surprise ne présageait ni bon ni mauvais, pourquoi donc
avais-je choisi de déguerpir ? Mon amour pour lui n’est pas à fuir. Je ne
peux pas ne pas assumer mes passions. Pas devant lui. Pas devant lui qui a tout
vu de moi. Qui a vu mes peurs, mes larmes, mes sourires et mes rires. Mon
inconscient me préviendrait-il de ne pas fuir ses incompréhensions ? Le
géant de cœur ne peut peut-être pas me voir pleinement pour le moment, mais le
fuir en reviendrait à le perdre pour toujours, sans jamais savoir si mon cœur pouvait
ou non s’entremêler au sien. Ces doutes ne font que renforcer mes sentiments.
Je l’aime du plus profond de mon âme et ça je n’ai plus le droit d’en douter.
Gaelic Enchantress
Bienvenue dans mon monde de tourbillons d'air, de torrents, d'arbres et de folie. Ceci est l'antre de mes mots, le refuge de mes pensées, tu peux t'y sentir chez toi, ou non, du moins, tout peut être poésie.
dimanche 10 décembre 2017
vendredi 8 décembre 2017
Rencontre
Première vision, première imprégnation. Ton image s'est imprimée sur ma rétine. Grande forme de feu, mouvements d'eau, au souffle grave et sourire tendre. Tu me fascinais. La façade de tes expressions sonnaient d'une dureté froide mais elle ne put cacher longtemps ton âme chaleureuse. Lorsque tu dansais, je ne pouvais détacher mon regards de tes ondulations saccadées, de tes rythmiques asymétriques, de ton visage plongé dans l'effort d'une apparente simplicité. J'ai assumé mes énergies, ce qui enclencha tes premières paroles à mon égard. Ta fièvre m'a guidée vers ta guérison, et j'ai pu offrir mon aide à ce grand envoûteur. Lors de notre premier tête à tête, je fus prise de vertige. Là où j'étais sensée me perdre dans tes paroles, j'ai été amenée à m'enivrer de ton écoute. J'ai senti le gouffre de ton attention et me suis perdue dans la conversation. Plus de notion de temps, plus de notion d'espace. Chaque message devint une intention spéciale, un présent merveilleux. Chaque rencontre était une joie immense. Ton sourire devint une peinture impressionniste d'où se teintaient les douces touches pâles de sentiments naissants. Tes regards devinrent des galaxies scintillantes de milles mondes inconnus, étincelants. Ta voix devint la brise du matin, caressant mes cheveux et la chaleur d'un feu aux couleurs chatoyantes. Les musiques sur lesquelles nous dansions devinrent des hymnes intimes et précieux. Ton visage m'accompagne à chaque bonheur qui croise mon chemin. Ton rire me donne l'élan, un tourbillon de pensées magnifiques, une tornade dans mon cœur depuis trop longtemps assombri. Tu as illuminé mon cœur. Tu es mon étoile du soir, auprès de la douce lune, et chacun de tes éclats m'offre un nouveau souffle. Tu es devenu le géant de cœur, et mon âme t'aime à n'en plus pouvoir aimer.
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First vision, first impregnation.
Your image has printed on my retina. Great form of fire, movements of water,
with a deep breath and a tender smile. You fascinated me. The facade of your
expressions sounded of a cold harshness, but it could not hide long your warm
soul. When you danced, I could not take my eyes off of your jerky undulations,
your asymmetrical rhythms, your face plunged into the effort of an apparent
simplicity. I assumed my energies, which triggered your first words to me. Your
fever guided me to your healing, and I could offer my help to this great
sorcerer. During our first date, I was dizzy. Where I was supposed to lose
myself into your words, I was getting drunk with your listening. I felt the
gulf of your attention and lost myself in the conversation. No more notion of
time, no more notion of space. Each message became a special intention, a
wonderful present. Every encounter was an immense joy. Your smile became an
impressionist painting from which were tinged the soft, pale touches of nascent
feelings. Your eyes became glittering galaxies of a thousand unknown,
glittering worlds. Your voice became the morning breeze, stroking my hair and
the warmth of a shimmering fire. The music on which we danced became intimate
and precious hymns. Your face accompanies me in every joy that crosses my path.
Your laugh gives me momentum, a whirlwind of beautiful thoughts, a tornado in
my heart, darkened for too long. You have illuminated my heart. You are my
evening star, near the sweet moon, and each of your splinters gives me a new
breath. You became the giant of heart, and my soul loves you to no longer be
able to love.
jeudi 7 décembre 2017
Son sommeil
Le
géant de cœur s’est endormi. Il tient au creux de sa main une
pierre aux reflets bleutés. Une de mes pierres, qui sera maintenant
la sienne. Il a trop vu, trop compris, ses sens en alerte ont besoin
de fermer les yeux sur la complexité de notre monde. J’aimerais
avoir un œil neuf comme il l’a actuellement. Mes yeux sont
fatigués, fatigués de trop voir, de devoir tout saisir, et de
regarder les gens au fin fond de leurs prunelles. Le géant de cœur
s’est endormi sur mon canapé, comme un enfant lors d’une soirée
trop tardive. Repose toi, reprends des forces, beaucoup de choses
t’attendent, et de belles. Tu as voulu comprendre tout ce qui
t’était destiné, t’enfermant dans ta propre construction. Je ne
peux pas t’en vouloir, tout le monde aurait fait de même. Tu
voyais ta propre évolution, ta compréhension, ta nouvelle vision.
Mais… J’aurais aimé que tu me vois aussi. C’est peut-être
égoïste, ça l’est sûrement. Mais j’aurais aimé que tu
puisses me regarder vraiment. J’ai ouvert mon âme au bleu de tes
iris, je t’ai montré toutes mes facettes, j’ai pris le risque de
m’ouvrir pleinement. Je sais que tu vis beaucoup de choses en ce
moment, et je suis là pour t’aider. Parce que je t’aime. Je
t’aime. Cette phrase reflète le narcissisme du monde physique. Le
« Je » est plus long que le « t’ », alors
que c’est toi le plus important à mes yeux. Je devrais te le dire
dans ma langue. « I love you ». Le « Je » est
remplacé par cette petite lettre, « I », tandis que le
« t’ » prend des airs de trinité sacré dans le
« you ». Tu es ma trinité, ma lettre unique et mon
amour. Je ne peux donc pas être égoïste. Tu ne m’appartiens pas,
tu es ce que j’aime, indéfiniment, tu es tout ce pourquoi je vis.
Je m’oublie donc peut-être un peu… Mon écriture est confuse,
pourtant, c’est tellement clair. Laisse moi alors ce petit élan
d’égoïsme et regarde-moi je t’en prie. Ou
alors si tu ne me regardes pas, entr’aperçois l’immensité de
mon amour et du tien. Le géant
de cœur
s’est endormi. Il ne peut entendre ma complainte. Il ne pourrait
l’entendre réveillé non plus. Il me faudra lui dire, peut-être.
Son visage est tellement apaisé. Recroquevillé, en sécurité. Je
veille sur lui, tel est mon désir. Il est beau, tellement beau. Le
géant de cœur se réveillera, alors ce sera à mon tour de le
regarder.
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The giant of heart just fell asleep. He
holds in the hollow of his hands a stone with bluish tints. One of my
stones, which will be his now. He has seen too much, understood too
much, his alert senses need to turn a blind eye to the complexity of
our world. I would like to have a fresh eye as he currently has. My
eyes are tired, tired of seeing too much, of having to seize
everything, and looking at people in the depths of their eyes. The
giant of heart fell asleep on my couch, like a child at a late party.
Rest, gain strength, many things are waiting for you, beautiful
things. You wanted to understand everything that was meant for you,
shutting you up in your own construction. I can not blame you,
everyone would have done the same. You only saw your own evolution,
your understanding, your new vision. But... I wish you could see me
too. It may be selfish, it surely is. But I wish you could really
look at me. I opened my soul to the blue of your iris, I showed you
all my facets, I took the risk to open myself fully to you. I know
you are experiencing a lot of things right now, and I'm here to help
you. Parce que je t’aime. Je t’aime. This sentence reflects the
narcissism of the physical world. The "Je" is longer than
the "t", whereas you are the most important to me. I should
tell you in my language. "I love you". The "Je"
is replaced by this little letter, "I", while the "t"
takes on sacred trinity tunes in the "you". You are my
trinity, my unique letter and my love. So I can not be selfish. You
do not belong to me, you are what I love, indefinitely, you are the
reason I live. So maybe I'm forgetting myself a bit, here... My
writing is confusing, yet it's so clear. Leave me then this little
impulse of selfishness and look at me, I beg you. Or if you do not
look at me, see the immensity of my love and yours. The giant of the
heart fell asleep. He can not hear my complaint. He could not hear it
awake either. I'll have to tell him, maybe. His face is so peaceful.
Curled up, safe. I watch over him, that is my desire. He is
beautiful, so magnificent. The giant of the heart will wake up, so it
will be my turn to look at him.
mardi 5 décembre 2017
Retour du géant de coeur
Retour
du géant de cœur, conscience, compréhension, vision et amour. Il
voit maintenant, il comprend maintenant, il s’est ouvert
maintenant. Il voit tout, il comprend tout, il s’ouvre à tout. Il
est beau. Il est tellement beau. Il est lumineux, tellement grand, il
aime tellement. Ma vision se trouble lorsque ses yeux me perdent à
l’infini. C’est une spirale de connaissances, de questions, de
réponses. Ses yeux sont le monde, ses yeux sont grands ouverts,
comme un enfant devant une vitrine de Noël. Devant un arbre
gigantesque. Devant l’amour de ses parents, devant le visage de son
petit frère, devant la clarté du soleil et la douceur de la lune.
Ses sens sont grands ouverts, comme devant un beau feu de camp, une
libellule qui siffle dans l’air frais du printemps, comme la buée
sur une vitre où on peut dessiner des cœurs difformes. Ses sens
s’immiscent entre tous les cœurs, toutes les émotions, se
glissent autour de mon âme et l’enlace comme un premier amour. Je
l’aime comme un premier amour, comme la première fois où on
effleure une peau désirée, comme la première fois où on pose ses
prunelles sur le premier sourire. Je l’aime comme j’ai aimé le
vent dans mes cheveux longs et courts, je l’aime comme j’ai aimé
voir mon premier coucher de soleil sur la mer. Je l’aime comme j’ai
aimé comprendre la grandeur des montagnes et la petitesse de mon
corps étroit dans mon cœur. Je l’aime comme j’ai vu et compris
pour la première fois, comme lui vient de voir et comprendre. Il
peut me voir maintenant. Il me verra comme il devra me voir, je n’ai
plus à lui montrer, il comprendra, et il prendra s’il doit
prendre. Je n’ai plus à lui faire comprendre, il verra. Il verra
comme un premier soleil, une première lune et un premier sourire
réunis. Il le voyait déjà avant mais maintenant il saura
pleinement et je n’ai plus rien à y faire, je n’ai même plus
besoin de me poser la question. Plus aucune question n’est
nécessaire lorsqu’on pose ses yeux sur lui. C’est sûr, c’est
certain, c’est réel, c’est vrai, et c’est tout à la fois. Il
est mon tout, mon univers, aussi important que la déesse au plus
profond de mon âme. Il est tout. Il n’est pas mon tout, il est
tout. Sans détour, ni alerte. Sans peur ni colère. Plus rien
n’existe, sauf l’amour. Le vrai amour. Pas l’amour du monde des
humains, l’amour de toutes les dimensions, de tous les mondes, de
toutes les causalités. L’amour de l’univers. L’amour de
l’intégralité. L’amour du géant de cœur.
Géant de coeur
Silhouette
translucide du géant de cœur, je te regarde de loin, je me demande,
je m’interroge, je réfléchis. Je chéris ces moments maudits et
magiques, tordre mes boyaux de désir et de bonheur, je cherche dans
un regard imaginaire le retour de mes passions. Ces musiques dans mon
esprit, répétées, inlassables, poésie chantée, à peine
effleurée du bout des lèvres mauves. Ce froid que je ne connais
plus, pourrais-je le retrouver à ton départ, tant ta chaleur m’a
étreinte jusqu’à l’âme ? Ton grand corps élancé loin du
mien courbe et petit dans une danse absurde, dans un délire
d’énergie, une harmonie des paroles, mais non des caresses.
L’intime en grand, le rapprochement des pensées et non
l’enlacement des doigts, le regard sur un dos et non sur un visage,
la brûlure d’un fossé et non le gouffre du duo. La grandeur du
mental contre mon intuition sensitive, jamais ne pourrais-je me lier
à cette immensité ? Perdre le temps pourtant si court,
saccadé, perdu dans l’attente, broyé par le départ, à jamais
tien. Acres sont mes pensées actuellement, tu es là où je ne puis
aller, où je ne puis me lover, si près et pourtant inatteignable.
Ecriture automatique
Mes pensées lui sont reliées, d’un seul souffle imaginaire, fulgurant, et pourtant inexplicable. Mes pensées ne lui sont pourtant plus dévouées. Que fait-il encore ici ? Que fait-il encore dans mon esprit ? Qui est-il réellement ? L’ai-je un jour véritablement connu ? Son énergie a coulé un jour dans mes veines. C’est tellement ancien, tellement lointain… Sa présence m’est douloureuse, bien que je l’accepte avec joie. Suis-je malade ? Suis-je folle ? Pourquoi devrais-je le laisser rentrer ? Pourquoi devrais-je le laisser de nouveau me contrôler ? Je n’ai plus besoin de lui. Je n’ai plus besoin de lui pour réussir à m’aimer. J’ai tellement besoin de cet amour, ce seul amour dont tout le monde a besoin, l’amour de soi. Je ne peux plus laisser les autres m’aider à m’aimer, car ils me façonneront à jamais, rien dans leur amour ne sera désintéressé. Je suis la seule personne qui pourrait m’apporter cette joie. Alors pourquoi continuer à le laisser m’enlever ça ? Je ne comprends plus. Je ne sais plus qui il est. Je n’ai jamais vraiment su qui j’étais. Suis-je un homme, une femme, une énergie, une plante, un animal, un son, une émotion, ou la douce brise de vent qui passe dans les cheveux de la jeune fille qui pleure ?
vendredi 24 novembre 2017
Prologue d'une fiction inassouvie
Le
vent chaud d’août soufflait dans ses cheveux, lui ramenant de
fines mèches devant les yeux. Elle fixait la fin de l’avenue,
suivant parfois du regard les rares voitures qui la remontaient. Les
lampadaires projetaient leur lumière orangée sur le bitume. L’arbre
en face du balcon de l’appartement se tenait bien droit, ses
feuilles bruissant légèrement dans la brise. Elle adorait ce moment
de la nuit. La ville était si silencieuse, et pourtant si vibrante
et chaleureuse : dans cette douce tranquillité, on pouvait
ressentir les cœurs battre, se mêler et s’unir au sein même des
profondeurs nocturnes. L’étreinte des amants, les retrouvailles
d’un couple, l’amour solitaire, perdu dans la contemplation des
étoiles, dans lesquelles on retrouve le visage de l’être aimé,
la petite fille frissonnant à l’idée du jour qui se lèvera, et
des rencontres opportunes qu’il entraînera
dans son éveil. Siobhan ferma alors les yeux en respirant
profondément, et écouta les battements de son propre cœur. Lents
et réguliers. Elle se laissa petit à petit emporter par cet
enchaînement
de pulsations, et fut bientôt bercée, jusqu’à ce qu’un nouveau
battement se fit entendre, plus rapide, plus saccadé. Les deux
vibrations, fondamentalement différentes, s’opposèrent d’abord
en un désaccord inévitable, puis parurent se rejoindre en quelques
pulsations retentissant hasardeusement
à l’unisson. Un autre battement se mêla aux précédents, se
glissa à contretemps au travers du rythme incertain du second, comme
pour le compléter. Une image furtive apparut alors dans l’esprit
de Siobhan, qui n’eut le temps de saisir que le portrait éphémère
d’une étreinte entre deux cœurs. Un troisième son retentit, plus
en accord avec l’organe vital de la jeune fille, quoiqu’il fût
plus profond, car plus éloigné. Bientôt, tous ses cœurs battirent
en une symphonie intime, vitale et désaccordée, mais pourtant si
harmonieuse. L’harmonie des plus petites choses, même contraires
et opposées, constitue la plus belle et douce musique aux oreilles
de celui qui sait l’écouter.
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